Les fondateurs du Conseil de l'Europe se réunissent pour la première fois à l'Hôtel de Ville, place Broglie, dans l'ancienne résidence des Princes de Hesse-Darmstadt (XVIIIème siècle). Un bâtiment destiné à recevoir les délégations des pays membres et plus tard les députés européens est inauguré en 1976. L'architecte Henry Bernard les y accueille en 1978. Admirablement situé, entre eau et verdure, cette structure abrite désormais les sessions ordinaires du Parlement européen et ce malgré l'étrange concurrence de Bruxelles. La verdure est celle du plus vaste parc de la ville l'Orangerie, créé en 1692 d'après les dessins de Le Nôtre (le célèbre paysagiste de Versailles), agrandi en 1805 (pavillon Joséphine, du nom de la première épouse de Napoléon 1er) et devenu aujourd'hui le plus beau poumon vert de l'agglomération. Pour se rendre du centre-ville au Parlement, on peut emprunter un corso à l'italienne, l'allée de la Robertsau, grande avenue double bordée de solennelles demeures dans le goût très éclectique des années 1880 à 1930. Parmi ces remarquables "architecture de capitale", il faut signaler particulièrement, au n° 56, une superbe façade Jugendstil riche de deux oriels latéraux paraissant s'échapper de leur base végétale.
Le Parlement de 1976 étant devenu trop étriqué (car l'Europe est passé de six à quinze membres), une nouvelle construction est rendue nécessaire : l'IPE IV est achevé en 2000 et suscite d'emblée des controverses. Pourtant sa gigantesque façade de 400 mètres, ou dominent le verre et le métal, impressionne par sa majestueuse courbure, par les jeux de miroir qu'elle suscite, par sa manière reptilienne d'épouser le tracé des eaux confluentes, à la surface desquelles s'observent les paisibles chorégraphies des canards et des cygnes. Ce formidable monument peut accueillir 700 députés, qui siègent dans un hémicycle de 750 fauteuils de cuir. Conçu par une équipe de sept architectes, le nouveau parlement semble promis à un avenir majuscule, quel que doive être le sort futur des institutions européennes en général, celles installées à Strasbourg en particulier.
Dû à l'imagination, de l'Anglais Richard Rogers, le Palais des Droits de l'Homme est dans l'ordre chronologique le "troisième vaisseau de l'Europe démocratique à s'ancrer sur les bords de l'Ill" (Catherine Trautmann). Il passionne immédiatement par la hardiesse de son dispositif. Ce monument de tolérence et de justice s'inscrit lui aussi, avec beaucoup de bonheur, dans un bel environnement aquatique et végétal.

La capitale européenne se situe dans les villes européennes les plus riches en curiosités monumentales. Impossible de s’en faire une idée, même sommaire, en moins d’une semaine. La visite généraliste de la ville historique peut donner une très vive envie d’y revenir souvent pour approfondir. La cathédrale à elle seule est un vertige d’esthétique médiévale ! Il vous faut un guide qui ait du métier et le sens de la synthèse. Sans renoncer à l’humour !
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