L’expression est de Hansi, le célèbre caricaturiste et peintre colmarien qui, au début du 20ème siècle, réclamait le retour de l’Alsace à la France et s’en prenait avec verve et impertinence au régime impérial tenté alors d’accélérer la germanisation d’une province reconquise en 1871.

Un peu plus d’un siècle avant ce retour à l’Allemagne, l’illustre Voltaire séjourne à Colmar qu’il présente comme une « ville mi-allemande, mi-française et tout à fait iroquoise ». La maison où il habite pendant plus d’un an est conservée, mais ne se visite pas. L’Hôtel de Ville (18ème s.) est une ancienne propriété de l’abbaye de Pairis et présente une façade néoclassique dont le fronton s’orne de guirlandes entourant l’écusson de la ville.

Le Palais du Conseil Souverain d’Alsace date de 1771 et constitue un des meilleurs exemples de l’architecture néoclassique à la française. Un renfoncement de la façade nord abrite une réplique du fameux Manneken Pis bruxellois, offerte aux Colmariens par la Belgique en 1922.

Le marché couvert (1865) alterne la brique et la pierre de taille et s’abrite sous une toiture à charpente métallique. A l’angle sud-ouest du bâtiment se remarque une très délicate statue de vigneron, une des œuvres les plus attachantes de Bartholdi.

La préfecture du Haut-Rhin est un bâtiment très solennel d’inspiration française (Louis XIII) et qui fait face au beau parc du Champ de Mars. On y accède par un portail majestueux à l’élégante ferronnerie.

Le Théâtre Municipal (1849) est de conception italienne et présente une façade à colonnade typique de cette nouvelle vénération de l’Antiquité manifestée par bien des architectes du 19ème siècle.

La ville se donne à la France vers la fin du XVIIe s. Elle en adopte bien des belles choses, mais elle tient à son particularisme local, celui d’une région qui s’installe durablement entre deux grandes cultures européennes, la germanique et la française. Vous êtes curieux de cette double appartenance ?
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