Ancienne station thermale (source Carola), cette petite ville d’Alsace (environ 5000 habitants) mise aujourd’hui beaucoup sur le tourisme, tout en cultivant son principal atout, la vigne.

Son origine est sans doute romaine, mais l’agglomération prend forme au 8ème siècle, autour du domaine de Ratbold : Ratbaldovilla se germanise en Rappoltsweiler, puis se francisera en Ribeauvillé.

Dominée depuis le 13ème siècle par ses trois châteaux (Saint-Ulrich, Giersberg, et Haut-Ribeaupierre), la ville se compose de quatre quartiers délimités par des enceintes et fermés par des portes.
L’une d’elles subsiste, dans la forme remaniée qu’elle a prise au 16ème siècle : la Tour des Bouchers, emblématique et pittoresque monument qui aujourd’hui marque la limite entre la ville basse et la ville haute.

Les sires de Ribeaupierre se signalent dans l’histoire de l’Alsace par la protection qu’ils accordent à deux catégories sociales : celle -décriée- des musiciens et celle -persécutée- des juifs. Les faveurs qu’ils dispensent aux premiers continuent de faire l’objet d’une commémoration festive : le fameux Pfifferdaj (Fête des Ménétriers) du premier dimanche de septembre. Mais de leur bienveillance à l’égard des israélites ne demeure plus qu’un vague souvenir, à peine concrétisé par une plaque curieusement fixée sur le mur oriental de la catholique chapelle Sainte-Catherine ! Rue des Juifs, lit-on sur ce panonceau, allusion au fait que la communauté israélite était au Moyen-Age tenue de se regrouper dans un petit secteur de la ville.

Outre la Tour des Bouchers déjà citée, la ville est riche d’un grand nombre de belles demeures à colombages, certaines ornementées avec opulence, comme la remarquable Maison des Ménétriers (Pfifferhüss), sise au début de la longue et serpentine rue du Général de Gaulle.

L’architecture de la Renaissance y est représentée, mais moins densément que dans la prestigieuse cité voisine de Riquewihr.

En revanche, Ribeauvillé peut s’enorgueillir d’un patrimoine cultuel fort intéressant. Trois églises catholiques médiévales et un temple protestant du 18ème siècle la constituent. La grande église paroissiale Saint-Grégoire (13ème et 15ème siècles, restaurée au 19ème) recèle un orgue qui compte parmi les plus anciens de France, avec un buffet somptueusement baroque de 1701.

Plusieurs tours d’enceinte médiévales sont conservées, l’une d’elles étant coiffée d’une des plus pittoresque demeures de cigognes qu’on puisse voir en Alsace

L’Hôtel de Ville (18ème siècle) de style néoclassique abrite un mobilier de grande valeur, une peinture de Léo Schnug (1878-1933), ainsi qu’une extraordinaire collection de hanaps en orfèvrerie.
Deux fontaines renaissance rappellent avec un grand raffinement de décor sculpté l’âge d’or des Ribeaupierre, le 16ème siècle, époque où ils s’installent dans leur nouvelle résidence urbaine, abandonnant leurs forteresses de la montagne.

Elevé à la royauté par Napoléon Ier, le dernier des Ribeaupierre devient le souverain de Bavière en 1806. Par les femmes, de nombreuses maisons royales européennes descendent de ce monarque, celles des rois d’Espagne, des Pays-Bas, de Suède, ou encore des empereurs Hohenzollern, Romanoff, Habsbourg.

Dominée par ses trois châteaux, la cité des Ribeaupierre et de ses ménétriers mérite largement d’être parcourue du bas vers le haut et inversement. Elle se signale par une église gothique remarquable et par une foule d’autres édifices anciens. Pour s’y promener sans errance, un guide est indispensable.
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