C'est encore à Jacques Alexandre Stamm, architecte en 1881 du temple protestant, que l'on doit en 1890 la construction de cet édifice, sur l'emplacement de l'ancien bain rituel : le miqvé, mot hébreu signifiant littéralement "rassemblement des eaux". Mais également à Antoine Ringeisen, lui aussi ancien élève de l'école des Beaux-Arts de Paris. Le terme synagogue est, quant à lui, d'étymologie grecque (sunagôgê, en grec ancien = réunion, assemblée).
L'ancienne synagogue médiévale, implantée au milieu du quartier juif de la ville, a dû céder la place vers 1470 à une halle aux céréales, convertie plus tard en arsenal : l'actuel bâtiment Sainte-Barbe, au coeur du secteur piétonnier.
Un autre lieu de prière est édifié au XVIIIème siècle. Il reste visible dans la rue Sainte-Barbe, reconnaissable aux Tables de la Loi qui couronnent son pignon. L'actuelle synagogue de la place Vanolles, fortement endommagée par la fureur nazie de 1940, fera l'objet d'une importante restauration après la guerre. On ne rétablira pas, malheureusement, la coupole sur tambour *à oculus* qui équilibrait son volume (comme c'est le cas à Bâle). Au cours de cette campagne de restauration a été dégagé dans le sous-sol l'ancien miqvé installé vers 1836 et qui fait partie d'un édifice antérieur.

 

Extérieur

Le plan centré de l'édifice l'apparente à bien des synagogues construites dans les régions rhénanes. D'inspiration romano-byzantine, ce monument se trouve particulièrement mis en valeur au moment du soleil couchant d'été. Les murs font, avec bonheur, alterner le grès avec la brique. Sur le pignon de la façade occidentale, les dix commandements - la loi mosaïque - sont renfermés dans une représentation symbolique des tables reçues au sommet du Sinaï. Au-dessus de la porte principale, une inscription hébraïque peut se traduire ainsi : "Voici la porte de l'Eternel. Les justes la franchiront".

 

Intérieur

Un sentiment d'harmonie et de paix saisit d'emblée le visiteur. Le lieu est meublé avec élégance, les tapis amortissent les pas et la lumière est d'une rare subtilité. Contre le mur oriental, solennel et simple à la fois, se dresse l'Arche Sainte - Aron hakodech - éclairée par un oculus vitré. Sur l'entablement *se déchiffre un passage de la Torah* : Que ce lieu est redoutable ! Ceci n'est autre que la maison du Seigneur et c'est ici la porte du Ciel " (Genèse 28,17) De chaque coté de ce dispositif se dresse une menora (chandelier rituel), porteuse de l'étoile de David. Un peu en avant de l'arche se trouve la bima qui est l'estrade dévolue aux lectures. Le rez-de-chaussée de l'édifice est réservé aux hommes, tandis que les femmes occupent les tribunes.