Le monastère bénédictin d’Alspach (quelques kilomètres en amont du cours de la Weiss) semble être la première implantation d’importance au 12ème siècle, alors que, sur un éperon rocheux, s’édifie un château qui, remanié au 13ème siècle, va devenir une possession impériale et donner son nom à l’agglomération qui se développe à ses pieds.


L’empereur Frédéric II Hohenstaufen achète en 1227 les droits sur cette forteresse aux sires de Ribeaupierre et de Horbourg, co-détenteurs du fief. Commence alors une belle destinée pour Kaysersberg qui, en 1354, adhère à la Décapole, alliance militaire de dix villes alsaciennes.

Les 16ème et 17ème siècles voient l’apogée de la cité, avec l’achèvement de la très belle église romano-gothique Sainte-Croix dont le foisonnant retable sculpté fait l’admiration unanime, éclipsant injustement la superbe Déploration qui domine l’autel du Saint-Sacrement et qui peut être considérée comme un des grands chefs-d’œuvre de la sculpture gothique en Alsace.

C’est aussi durant cet âge que se construisent de nombreuses demeures patriciennes, aux pans de bois ouvragés, ou des bâtiment administratifs de grande allure, comme l’Hôtel de Ville, le Badhus, la maison Vollrath, l’immeuble Au Lion d’Or, dont la cheminée renaissance se flatte d’être la plus somptueuse d’Alsace.
Kaysersberg est irrésistible de charme lorsque, de l’extraordinaire point d’observation que constitue son pont fortifié, le regard parcourt avec bonheur la rangée de maisons pimpantes bordant la rivière, l’incroyable pignon à droite de la chapelle médiévale de l’Oberhof et lorsque, s’élevant au-dessus du toit d’une belle demeure de forgeron, ce regard captivé finit par embrasser les masses imposantes des ruines de l’ancien burg, étalées à flanc de colline et sur lesquelles un altier donjon règne avec une spectaculaire autorité.

Après le pont, la ville haute aligne des maisons multicolores, avec pour tête de liste, à l’angle de la rue des Potiers, une magnifique maison de gourmet (sorte d’oenologue-courtier) qu’on croirait sortie d’un album de Hansi.

L’une des dernières demeures, avant de quitter la ville en direction de l’ouest montagneux, est celle où le plus célèbre Alsacien de tous les temps voit le jour en 1875 : Albert Schweitzer reçoit en 1952 le Prix Nobel de la Paix pour son action humanitaire en Afrique Noire.

Kaysersberg, ce sont aussi des remparts et des tours bien conservés, la chapelle Saint-Michel et son ossuaire, la fontaine de Constantin, des ruelles moins courues mais adorables, le petit musée municipal, riche de très émouvants verrous de fûts sculptés avec truculence. En prenant la direction d’Ammerschwihr, on ne manque pas d’apercevoir, accrochées à leur rocher, la chapelle Saint-Wolfgang (15ème siècle) et l’ancienne léproserie qui lui fait pendant.

Kaysersberg compte parmi les hauts-lieux touristiques de la région. Il faut souhaiter à son célèbre marché de Noël, qui attire la grande foule, de rester l'un des plus scrupuleux d'Alsace quant au respect de la tradition .

Le 13 juin 2017, Kaysersberg, entité majeure de la ville de Kaysersberg-Vignoble, devient "le village préféré des Français", grâce à l'émission désormais célèbre, animée sur France 2 par l'ineffable Stephane Bern.
Il y aura des retombées, c'est prouvé.
Parce-que les temps sont devenus difficiles pour lui, le guide touristique Daniel Ehret n'en dédaignera pas les effets sur son propre chiffre d'affaire !

La cité natale du Docteur Schweitzer compte parmi les incontournables d’Alsace. Il s’agit encore une fois du « village préféré des Français » (2017). Le foisonnement des curiosités en tous genres rend plus que souhaitable la compétence d’un guide très expérimenté.
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