De nombreuses découvertes, particulièrement celles de 1848 et de 2006,  (deux impressionnantes mosaïques, la première conservée au musée Unterlinden de Colmar, la seconde dans l’ancienne synagogue) confirment l'importance d’un établissement gallo-romain sur le site de la future Bergheim.

Henri de Ribeaupierre fortifie la cité en 1312. Peu de temps après avoir été érigée au rang de ville, Bergheim passe aux mains des archiducs d'Autriche. Son statut est désormais celui d’une ville sous obédience autrichienne, mais disposant de certains privilèges, comme celui de battre sa propre monnaie, d’exercer la justice et d’accorder le droit d’asile pour les crimes ou délits « excusables ». Entre 1530 et 1664, 752 auteurs d'homicides, de blessures ou des débiteurs insolvables se sont présentés aux portes de la ville pour demander asile.
La ville obtient au XVème siècle le droit de creuser un fossé (Landgraben) entre la haute et la basse Alsace, d'en fortifier les abords et de prélever un péage.

Le 8 mai 1525, la ville refuse d'ouvrir ses portes aux paysans révoltés. Une semaine plus tard, en manière de représailles, 5000 rustauds investissent les lieux, y font ripaille et boivent le vin du clergé !

En 1997, la Société d’Histoire de Bergheim crée un espace retraçant l’histoire des procès de sorcellerie jugés dans cette ville entre 1582 et 1683. Présentée sous la forme d’une exposition permanente et évolutive, cette réalisation est exemplaire en Alsace. En montrant images, gravures, films, vidéos, archives, la Maison des Sorcières interroge le passé pour mieux comprendre le présent et pour porter un regard lucide sur l’exclusion et l’intolérance d’aujourd’hui.

L'église paroissiale de l’Assomption a été bâtie entre 1320 et 1347. Le volume général remonte à cette période gothique. L'aspect actuel de la nef est consécutif à des transformations de 1718 : le vaisseau central est plafonné et des arcades cintrées le séparent des collatéraux.
Détruite en 1840, lors d'un incendie qui ravage 102 bâtiments  à Bergheim, l’ancienne synagogue médiévale est reconstruite au même endroit dans un style néo-roman de 1860 à 1863. Elle sert aujourd’hui de lieu culturel (expositions, concerts) et abrite la mosaïque signalée plus haut.

L’Hôtel de Ville de 1767 (qui abrite notamment d’abondantes archives) impressionne par sa façade à la française, par son élégant pignon baroque, que domine une belle Thémis rappelant le temps où le Conseil de Ville avait le droit de juridiction.

Les fortifications de Bergheim comptent parmi les mieux conservées d’Alsace. La double enceinte médiévale (XIVème et XVème s.) reste bien visible sur presque toute sa longueur. La totalité des tours  de flanquement et une tour-porte (sur les trois) subsistent. Il s’agit-là d’un ensemble historique très remarquable et encore trop méconnu.

L’Obertor (Porte haute) date de 1300 : c’est l’édifice le plus emblématique de la ville. Sa façade côté ville était primitivement « ouverte à la gorge » et a été comblée par un colombage. A proximité de cette entrée de ville, à la lisière du  Herrengarten  (jardin des notables), se dresse le plus vieil arbre d’Alsace (un des plus vieux de France), dont la présence est attestée dès l’an de grâce 1300. Il s’agit d’un vénérable tilleul, aujourd’hui maintenu par un étayage métallique.
L’un des plus beaux cadrans solaires de la région (voire de l’Hexagone !) se situe sur la façade du 44 Grand’Rue. Daté de 1711, il a été rénové en 1959, puis en 1977.Sur un ruban aux extrémités enroulées se lit le texte latin suivant : "Sicut umbra fugit vita" et "Fecit ano MD CC XI" (Comme une ombre fuit la vie - Fait en l'an 1711).

Tortueuses et pittoresques, les rues, ruelles et venelles de Bergheim révèlent d’indiscutables beautés, pour peu qu’on veuille prendre la peine de les explorer, avec l’envie de repérer les détails qui y foisonnent. Cette ville ne connaît pas encore l’affluence que son superbe patrimoine devrait lui mériter. Il lui faudra cependant trouver l’équilibre lui permettant d’éviter les travers mercantiles qui valent à d’autres cités anciennes les effets pervers du tourisme de masse.

Sans doute la destination touristique la plus méconnue d’Alsace ! On ne s’y bouscule pas ... Enfin, pas encore ! car depuis juillet 2022, Bergheim est "village préféré des Français".  C’est une raison de plus pour le découvrir. Vous avez besoin d’un guide très expérimenté ?
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