Patrick Ernst, organiste

Patrick Ernst, organiste

Louis Patrick de Saint-Martin, marquis des Orgues.


Un philosophe à l'orgue, quoi de plus...naturel ? Cet instrument d’église est une éloquente métaphore de la société des hommes. Il faut une tête pour penser l'organisation et c'est l'organiste. Il faut des collaborateurs à cette tête et ce sont ses mains, ses pieds, ses oreilles et ses...fesses !
Les tuyaux (il y en a des milliers sur un grand orgue romantique) figurent les groupes sociaux et leurs déclinaisons multiples. Les claviers permettent la mise en perspective des innombrables dialogues particuliers que les tuyaux amplifient jusqu'à des sommets d'harmonie ou de dissonance.
La partition fédère les règlements, les décrets, les lois, sans lesquels aucune vie sociale n'est réellement possible. L'église est le lieu où généralement s'exprime un orgue. Et c'est aussi pour rappeler que les hommes n'ont pas encore trouvé le moyen de se passer des dieux.
Je me réjouis qu'un philosophe de formation ait su trouver dans la musique l'équilibre de sa vie.
Premier prix d’orgue au conservatoire de Strasbourg, Patrick Ernst est aujourd’hui titulaire de l’imposant Felsberg de la collégiale Saint-Martin de Colmar. Et parce qu’il a pratiqué la facture (et qu’à ce titre on peut dire de lui que c’est aussi un organier), il siège à la Commission des Orgues du diocèse de Strasbourg.
J’aime quand il réveille le Stiehr-Mockers de Riquewihr, dont peu d’instrumentistes savent tirer la « substantifique moelle ».

Date

19 juin 2020

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