Le français, langue riche et maltraitée
Un mimétisme généralisé
Les maltraitances, que depuis plus d’un demi-siècle subit notre langue nationale, devraient mobiliser non seulement l’Académie française, qui fait avec détermination ce qui relève de ses compétences, mais tous les amoureux d’un idiome dont les origines multiples remontent principalement à l’Antiquité gréco-romaine. Innombrables sont à travers le monde les défenseurs du français, rares sont ceux qui s’expriment.
Anglicismes et américanismes sont des perturbateurs endocriniens majeurs pour la plupart des langues de notre globe. Parfois utiles ou commodes, souvent néfastes, ils s’inscrivent dans la logique de prédation qui prévaut depuis la soumission généralisée aux ordres d’un capitalisme désormais mondialisé.
Comment ne pas admettre aussi l’évidence désastreuse d’une langue française communément malmenée par des apocopes paresseuses, des diminutifs réducteurs, des prononciations défectueuses ou des déformations hideuses ?
Que dire des tics de langage, des stéréotypes, des pléonasmes, de la syntaxe éreintée, du pullulement des termes inappropriés, de la grammaire de plus en plus ignorée, de l’orthographe réduite à la phonétique et du drame de l’écriture dite « inclusive » ?
Il y a péril en la demeure du français. Cette expression fait référence au verbe « demeurer ». Rien à voir avec un lieu où l’on habite ! Il s’agit ici du danger de « demeurer inactif » face à une tendance, certes défendable, mais dans une certaine mesure seulement.
Nombre d’autres langues sont tout aussi menacées…Alors, vous qui tenez ce livre entre vos mains, rejoignez la résilience, commencez par l’effort d’acheter ce livre, puis parlez-en autour de vous : c’est un ouvrage de colère subjective, mais qu’un humour omniprésent stimule dans le sens de l’espoir !
Daniel EHRET
« Mon combat pour le français ne signifie en rien que je renonce à mon enracinement dans une Alsace où se croisent de multiples courants civilisationnels. Les langues régionales et leurs couleurs si particulières relèvent toutes d’un patrimoine linguistique immensément précieux. C’est ce qui me fait consacrer un important chapitre aux « alsacianismes », dont la saveur est en correspondance avec la gastronomie rhénane. Outre son intention première de défendre la francophonie, ce livre est aussi un alsatique à part entière, un objet littéraire identifié, élaboré dans sa région par un Alsacien natif de la Lorraine et dont les ancêtres sont probablement des descendants de verriers suisses venus repeupler l’Alsace exsangue après l’interminable Guerre de Trente Ans ! »