Richarde Kubler, céramiste

Richarde Kubler, céramiste

Le chant de la terre ou Richarde coeur d'argile


Son pays est terre de potiers. Celtes et Etrusques déjà travaillaient l’argile de Soufflenheim.
A travers les âges s’y est perpétuée une tradition de poterie.
Elle a quitté ce plat pays dès ses quinze ans pour venir aux pieds des Vosges, tout près du coteau du Rangen, à Thann, sous le regard de l’Oeil de la Sorcière. Elle souhaitait s’approcher des montagnes et s’occuper d’enfants blessés par la vie. Sa nouvelle terre n’était pas d’argile mais c’était le terreau de la vie : faire grandir des petits et les aider à bien se cuire… Les petits, les enfants, elle les accompagne et ils se moulent avec elle.
Je l’ai rencontrée en août 1972 sur les hauteurs de Wettolsheim où nous avons vécu un mois de colonie de vacances avec ces mêmes enfants. Mon cœur ne l’a plus quittée.

Aujourd’hui, août 2004, au pied du Thanner Hubel dont il me plaît de dire que c’est la plus belle montagne du monde, Richarde, cœur d’argile, travaille et modèle la terre, la transforme et la transcende. De ces mottes de glaise, elle fait naître le pot, le vase ou la forme qu’une cuisson au « raku » transcendera encore. D’un petit tas de terre, en un acte de création, ses mains façonnent, en les caressant, des sphères aux rondeurs convexes et des réceptacles aux ouvertures labiales.

Richarde, terre riche, tu recèles en tes sillons l’argile dont tu fais des pots. Pots de terre qui disent les mots de terre enfouis en toi et sortis de tes doigts. Ces boules craquelées sont la terre lézardée que tu sublîmes. Sous la caresse d’une paume, elles disent les maux qui ne sont pas à dire et rendent la main plus tendre. Ta terre est une terre de paix. Une paix qu’il t’a fallu faire en tirant de sa glaise le cœur d’argile qui bat dans tes poteries.

Patrice

Date

19 juin 2020

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